Laurence, jeune grand-mère de deux petits-enfants de 6 et 2 ans, et maman de deux filles, se voit courant Octobre Rose 2024 diagnostiquer d’un cancer alors qu’elle s’était « simplement » lancée un défi avec ses collègues : aller ensemble passer une mammographie à l’occasion du mois de sensibilisation au dépistage du cancer du sein ! Au travers de son témoignage recueilli à l’occasion de sa dernière séance de radiothérapie au CHR de Metz-Thionville, elle nous raconte aujourd’hui quelle a été sa réaction face au diagnostic, quelle a été sa prise en charge et comment elle appréhende chaque étape de son parcours de soin.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots et nous expliquer dans quel cadre a été découvert votre cancer du sein ?
Je m’appelle Laurence et j’ai 58 ans. Je suis cadre supérieure de santé et chargée de mission pour la CPTS (communautés professionnelles territoriales de santé) de Thionville Est dans le cadre de laquelle je travaille sur les thématiques de la Prévention et Communication ou encore sur la Personne âgée et fragilité. Je concilie mes activités professionnelles avec différentes responsabilités dans le monde associatif en tant que présidente de l’association Initiatives et Changement Lorraine et vice-présidente de l’Association Nationale des Membres de l’Ordre National du Mérite du secteur de Thionville et environs.
En 2024, j’ai effectué un remplacement de quatre mois à l’hôpital de Mont-Saint-Martin qui participait à la manifestation « Octobre Rose ». C’est parti d’un pari avec des collègues. Nous nous sommes dit : on va tous ensemble passer une mammographie pour participer à l’action. Et là, il y a eu la mauvaise surprise, puisque le médecin est venu me voir en me disant qu’il y avait une image suspecte sur la mammographie. Il m’a tout de suite fait une échographie pour vérifier et pour lui, il fallait faire ensuite un prélèvement. Une semaine après, j’ai eu le rendez-vous. Il m’a prélevé trois carottes. Et trois semaines après, les résultats sont tombés : ils étaient positifs pour les trois carottes prélevées.
Quelle a été votre réaction ?
J’étais abattue à l’annonce du diagnostic, puis finalement, j’ai été rassurée.
Comment s’est déroulée votre prise en charge ?
La prise en charge a été exceptionnelle. Je suis allée au centre de cancérologie de Lorraine et j’y ai trouvé des professionnels exceptionnels. Tout est calme, tout est fait pour que l’on se sente accueillie, écoutée, entendue. Les professionnels de santé prennent le temps de répondre à vos questions, et plus j’avançais dans le parcours de soin, plus je me sentais rassurée parce que bien entourée. J’ai vu le chirurgien qui a défini la date de l’opération, à savoir le 29 janvier 2025. Et là, encore, ça a été fait en ambulatoire et tout s’est très bien passé. J’ai été accueillie, on m’a expliqué tout ce qu’on allait me faire jusqu’au moment de l’anesthésie. J’ai trouvé que les professionnels dans la salle d’opération étaient vraiment calmes, donc c’était rassurant.
Comment s’est passé votre traitement par radiothérapie ?
Combien de séances avez-vous eues et comment percevez-vous votre traitement ?
Comme j’ai eu la chance d’avoir un diagnostic fait de façon très précoce, je n’ai eu que 15 séances en tout. Aujourd’hui c’est ma dernière séance. Le fait que je pratique la méditation et la relaxation depuis plus de 20 ans m’a beaucoup aidée. Je n’ai pas senti d’anxiété, je n’ai pas eu d’appréhension, je me suis auto-motivée en disant que je devais faire ce que les professionnels de santé me demandaient. Au niveau de la maîtrise de la respiration, j’ai fait ce que je pouvais le plus longtemps possible en me disant que tant que je ne respirais pas et tant que je bloquais, toutes les conditions étaient réunies pour que les rayons arrivent à l’endroit où ils devaient arriver, sans toucher les organes périphériques.

Comment vous sentez-vous à la suite de vos séances de radiothérapie ?
Je me sens bien. Je me dis que chaque fin d’un traitement est un nouveau pas vers la guérison. Je suis sereine. Je commence demain l’hormonothérapie. Le médecin me dit que c’est pour 5 ans. J’espère que tout se passera bien et que je supporterai bien ce traitement. Il est à noter que j’ai trouvé que la radiothérapie fatigue. Je crois que, sur le dernier mois, je n’ai jamais autant dormi de ma vie. Mais le fait de dormir, c’est ce qui m’a permis aussi d’être sereine et de pouvoir continuer mes activités professionnelles et associatives. J’ai dormi entre 8 et 10 heures par nuit. Cela m’a semblé important personnellement. Par ailleurs, en tant que professionnelle de santé, j’ai suivi des patients en oncologie, il y a quelques années, qui avaient des traitements par radiothérapie et par chimiothérapie. De ce fait, je me suis posé la question de savoir quel pouvait être l’impact sur moi du traitement au niveau cutané. Et en fait, ça s’est très bien passé. J’ai bien mis la crème après les séances et chaque soir et je n’ai pas eu de problèmes de peau jusqu’à aujourd’hui.
Êtes-vous restée active durant le traitement ?
Oui, j’ai fait le choix de ne pas me mettre en arrêt maladie. J’ai fait le choix de continuer. Même si j’ai énormément réduit mon activité, je voulais continuer mon activité professionnelle ainsi que mon activité associative dans une moindre mesure.
Qu’aimeriez-vous dire aux patients qui suivent le même traitement ?
Il y a toujours cet espoir de se dire qu’on marche vers la guérison.
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