Le cancer du sein de la femme jeune concerne entre 5 et 10 % des cas de cancer du sein en France et fait référence aux cancers du sein touchant les femmes avant 40 ans.1,2 Touchant majoritairement les femmes de plus de 50 ans, il peut être difficile pour les patientes comme pour les professionnels de santé d’y penser lorsque les premiers symptômes apparaissent. Quelles sont les spécificités du cancer du sein chez la femme jeune ? Comment est-il dépisté ? À quelles problématiques est-on confronté dans cette tranche d’âge ? Quel peut être l’impact des traitements ? Nous nous sommes entretenus avec Mmes Charlotte Lequeue et Solenn Ricordel, toutes deux ambassadrices de l’association Jeune & Rose, et vous partageons au travers de ce blog leur témoignage.
Pourriez-vous nous présenter, en quelques mots, vos activités ainsi que votre parcours ?
Charlotte : J’ai 36 ans. J’ai fait un master scientifique au travers duquel je me suis spécialisée en pathologie humaine et plus particulièrement en oncologie. Par la suite, j’ai fait une thèse fondamentale en oncologie au cours de laquelle j’ai étudié différents types de cancer. Aujourd’hui, je suis attachée de recherche clinique. Je travaillais dans le domaine de l’oncologie jusqu’à mon diagnostic de cancer. Aujourd’hui, j’exerce mon métier dans le domaine de la neurologie. C’était important pour moi de changer de domaine à la suite de mon parcours en tant que patiente atteinte d’un cancer du sein.
Solenn : J’ai 27 ans. J’ai fait une école de commerce et suis titulaire d’un master en communication internationale. Je travaille depuis un an dans le marketing et la communication pour un cabinet de conseil. Auparavant, j’ai travaillé pendant deux ans et demi dans une PME nantaise, également dans le marketing et la communication. À côté de mes activités professionnelles, j’adore la course à pied, notamment le trail.
Vous avez eu un cancer du sein très jeune. Pourriez-vous nous raconter quels ont été vos symptômes et comment se sont déroulés le diagnostic puis la prise en charge ?
Charlotte : Ma belle-sœur a eu un cancer du sein à 33 ans et en est décédée début 2019. Aussi, de ce fait et du fait de mes activités professionnelles, je savais qu’une femme jeune pouvait avoir un cancer du sein. Mes premiers symptômes sont apparus en décembre 2021, alors que je pratiquais du sport en salle. J’ai commencé à avoir des douleurs au niveau du sein droit. En sortant, j’avais tellement mal que j’ai demandé à mes amis s’ils ressentaient la même chose étant donné que nous avions fait les mêmes exercices. Ils m’ont répondu par la négative. Le temps a passé, la douleur a été continue. Fin décembre, je me suis vraiment inquiétée. Je me suis dis : « Ce n’est pas normal, ça dure dans le temps. » J’ai repensé à ma belle-sœur. J’ai alors pris rendez-vous chez ma gynécologue. Une semaine avant mon rendez-vous, j’ai ressenti une douleur très localisée et très intense, telle une décharge électrique ou une piqûre dans le sein. Lors de mon RDV, j’ai expliqué à ma gynécologue que j’avais des douleurs, depuis un mois et demi, qui devenaient plus importantes avec le temps. Lorsqu’elle a voulu m’examiner, cela n’a pas été possible en raison de la douleur. Elle m’a alors préconisé une échographie en me demandant de prendre rapidement RDV. Lors de cet examen, j’ai vu la radiologue, qu’on m’avait conseillée d’aller voir, changer de tête. En parallèle, j’ai vu une masse en direct sur les images échographiques. La radiologue m’a alors demandé de passer immédiatement une mammographie. À l’issue de ce second examen, la manipulatrice radio m’a dit « Comment vous l’avez su ? ». Je lui ai répondu « Comment j’ai su quoi ? ». On m’a dit de patienter dans la salle d’attente puis on m’a fait repasser dans une autre salle où j’ai retrouvé la radiologue qui m’a dit : « Bon, je ne vais pas passer par quatre chemins. On va vous faire une biopsie. Il ne faut pas attendre. » Une semaine après, j’ai revu ma gynécologue qui m’a annoncé que j’avais des cellules anormales. Je lui ai demandé : « Est-ce que c’est un cancer ? ». Et là, elle a été soulagée que je dise moi-même le mot « cancer ». Elle me l’a confirmé et a tourné son écran vers moi. J’ai vu les résultats de ma biopsie et j’ai compris.

Elle m’a mis en lien avec l’Institut Curie, jugeant qu’au vu de mon jeune âge, il me fallait une prise en charge adaptée. Entre temps, on m’a identifié, à l’IRM, quatre petites masses dans le sein droit. J’ai très vite été opérée. On m’a retiré, par tumorectomie, les quatre tumeurs qui étaient bien alignées sur le côté, ce qui m’a permis de conserver mon sein. J’ai aussi pu préserver ma fertilité, étant donné que les marges de la tumeur prélevée ainsi que mes ganglions sentinelles étaient sains. Puis, j’ai eu 6 séances de chimiothérapie de juin à fin septembre 2022, suivies de 25 séances de radiothérapie et d’un traitement par hormonothérapie sous tamoxifène, mon cancer étant hormonodépendant.
J’ai récidivé en juin 2024. Lors d’un contrôle, on a vu qu’une masse s’était renichée dans le même sein. Je suis alors repartie dans le tourbillon du parcours de soin. On m’a cette fois enlevé le sein droit par mastectomie. Je suis passée à deux doigts d’une nouvelle chimiothérapie. J’ai été prise à temps. En revanche, j’ai dû changer d’hormonothérapie. Avec ce nouveau traitement, j’ai davantage d’effets secondaires. Enfin, j’ai décidé, après discussion avec mon chirurgien, de me faire enlever, de façon préventive, mon second sein avec reconstruction par prothèse, en décembre 2024, pour être plus sereine, sachant que plusieurs personnes dans ma famille ont eu un cancer du sein.
Solenn : J’ai eu mon cancer à 23 ans. Je venais tout juste de finir mes études. J’étais en train de chercher mon premier emploi. À ce moment-là, je vivais chez mes parents et étant au chômage je passais des heures sur Instagram, ce qui m’a amené à tomber sur une vidéo qui expliquait comment se palper la poitrine. C’est quelque chose que je ne faisais pas du tout et je me suis même dit, travaillant dans la communication, en voyant la vidéo : « Tiens, c’est super mal ciblé. Pourquoi je vois ça ? Normalement, c’est un truc qui concerne les femmes plus âgées. » Finalement, ça a trotté dans ma tête. Le soir venu, j’ai palpé ma poitrine sous la douche. J’ai retrouvé la vidéo, j’ai bien fait les gestes dans le même ordre. Je me suis sentie complètement ridicule en me disant mais ça ne servait à rien de faire ça, étant donné que j’étais beaucoup trop jeune. Et finalement, le ridicule n’a pas duré très longtemps puisque j’ai vite senti une boule dans ma poitrine, que je sentais uniquement en levant le bras. Je ne l’aurais jamais perçue sans faire les gestes qui étaient expliqués dans cette vidéo. Cela m’a tout de suite inquiétée. Je suis allée voir ma maman. On s’est comparées toutes les deux. On voyait bien qu’il y avait un truc pas normal dans ma poitrine. J’ai pris rendez-vous chez mon médecin traitant deux jours plus tard. J’ai eu beaucoup de chance parce qu’il a été à l’écoute. Moi qui pensais être hypochondriaque en allant le voir, il m’a prise au sérieux, il m’a palpé et m’a prescrit une échographie en me disant que j’étais trop jeune pour voir quelque chose à la mammographie, mes seins étant trop denses. Il m’a conseillé un hôpital un peu plus loin où les délais étaient un peu plus courts, en me disant « Comme ça, tu auras une réponse plus rapidement ». Un mois plus tard, j’ai eu mon rendez-vous pour faire cette échographie. Pendant tout ce mois d’attente, forcément, on se pose beaucoup de questions. J’en ai beaucoup discuté avec mes amis qui me disaient de ne pas m’inquiéter, que c’était juste un kyste et que ça irait bien. J’ai fini par m’auto-convaincre que c’était un kyste, même si dans le fond, j’étais toujours inquiète. Lors de cette échographie, on m’a proposé de faire une mammographie. Je me suis dit que c’était bizarre puisque mon médecin m’avait dit qu’on ne verrait rien à la mammographie. J’ai fait cette fameuse mammographie. Puis, il y a eu un très long moment d’attente au bout duquel j’ai refait une autre échographie. Pour finir, le médecin m’a dit qu’il fallait que je fasse une biopsie. Étant donné que je ne connaissais rien à l’univers du cancer, je me suis naïvement dit que c’était parce qu’à l’imagerie, ils ne voyaient rien. En revanche, ce qui m’a mis à la puce à l’oreille, c’était que tous les médecins étaient très prévenants, très gentils, très doux. Je me suis dit que c’était étrange car d’habitude ils ne mettaient pas autant les formes. Deux jours plus tard, j’ai fait cette biopsie. Là, pareil, on a beaucoup insisté en me disant de prendre rendez-vous dans 10 jours avec mon médecin pour avoir le résultat. J’ai donc pris rendez-vous 10 jours plus tard. Je me souviens que, pendant qu’elle me faisait la biopsie, la médecin m’a dit « Je comprends pourquoi mes collègues vous envoient vers moi. La forme est un peu étrange. » Dix jours plus tard, c’est elle qui m’a rappelée en me disant « J’ai obtenu les résultats, vous allez devoir vous faire opérer, mais je ne peux pas vous en dire plus. J’ai pris des rendez-vous pour vous. » Je lui ai dit que j’avais rendez-vous le soir-même chez mon médecin. Elle m’a dit « Super, il vous en dira plus. »
Mon médecin m’a annoncé avec des termes très techniques que j’avais un cancer, donc je n’ai pas compris que c’était un cancer.
Quelle a été la réaction de votre entourage professionnel et personnel à l’annonce du diagnostic ?
Charlotte : D’un point de vue professionnel, je l’ai annoncé à ma manager pendant un arrêt maladie pour une grosse grippe. Je pense que mon corps me lâchait à ce moment-là, donc j’ai chopé n’importe quoi. Je l’appelle et lui dis : « Il faut que je t’annonce quelque chose. » Je lui ai annoncé par Teams que j’avais un cancer. Elle m’a dit bon : « D’accord, on se voit quand tu reviens de ton arrêt. » et me précise : « Prends la décision que tu veux. » Mais moi, je voulais reprendre le boulot pour tout finir. Donc dans mon entourage professionnel, je l’ai dit assez facilement, je ne voulais pas que ce soit tabou. Mes collègues étaient au courant, tout le groupe de managers était au courant et je pense que tout a été mieux pris en charge que si je n’avais rien dit. Grâce à cela, je me suis fait une amie, une des managers de mon équipe qui est aussi atteinte d’un cancer du sein, qui est métastatique. Je suis devenue très proche d’elle parce qu’elle m’a aidée dans la prise en charge par la suite avec les associations. Donc au niveau professionnel ça s’est très bien passé. Même lors de mon retour à mi-temps, j’ai été cocoonée, j’ai eu beaucoup de bienveillance.
Pour ma famille, c’était plus compliqué, parce qu’ils ne sont pas du milieu. Il y a eu énormément de déni.
Concernant le déni de ma famille, je ne leur en veux pas, même si cela m’a fait du mal, parce que, dans la maladie, on ne sait pas comment on va réagir. Chaque personne est différente. C’est très compliqué pour les aidants. Il faut qu’ils encaissent, contrairement à nous qui sommes dans le parcours et qui avançons tête baissée. Mais, à un moment donné, on se réveille. Moi, j’ai réalisé ce qui se passait pendant ma radiothérapie. Je pense que les aidants se rendent directement compte de ce qu’on a, de ce par quoi on va passer et de toutes les conséquences qui en découlent.
Solenn : Professionnellement, je cherchais du travail à cette époque. Donc je n’ai pas eu le problème de me dire comment vont réagir mes collègues. Cependant, je me suis dit au moment de l’annonce de mon cancer : « Mince, ma carrière n’a même pas commencé, elle est déjà à l’arrêt, comment je vais devoir justifier que j’ai X mois de chômage, de non-travail, lorsque je vais enfin passer des entretiens ? »
Du côté personnel, ma famille a été très présente. J’ai été très entourée. Mes amis aussi ont été très proches. Je me souviens que, le lendemain de mon opération, je suis allée chercher le courrier et il y avait un énorme colis qui débordait de ma boîte aux lettres. C’étaient mes amis qui m’avaient envoyé un paquet contenant une carte qui m’a fait pleurer et plein de petites attentions. J’ai aussi eu la visite d’amis. J’ai renoué contact avec des personnes avec qui je n’avais plus de lien. Par exemple, des amis du lycée que j’avais perdu de vue, qui ont entendu d’une manière ou d’une autre que j’étais malade et qui sont venus prendre de mes nouvelles. De ce point de vue, je ne suis vraiment pas à plaindre.
Pour ma famille, je pense que ça a été dur à encaisser, plus dur que pour moi, car j’avais les rendez-vous avec les médecins, j’avais toutes les informations, j’avais effectué mes recherches sur Internet, donc j’arrivais à comprendre et les médecins étaient globalement assez rassurants. Je pense que, pour mes parents, quand je leur répétais ce que les médecins me disaient, ils devaient penser : « Elle ne nous dit pas tout. » Donc, ils m’ont accompagné à beaucoup de rendez-vous. Étonnamment, j’aurais préféré y aller toute seule. Je me disais, je gère mon truc toute seule. On est assez pudique dans la famille. On n’exprime pas trop ce qu’on ressent. Je n’avais pas envie de leur imposer mes problèmes. J’ai beaucoup culpabilisé. Mais je pense que, pour mes parents, ça les rassurait de venir avec moi aux rendez-vous auxquels ils se relayaient. Mes sœurs aussi ont été présentes à leur manière. Ma petite sœur faisait pas mal de recherches. Elle m’a envoyé, par exemple, la veille de l’opération, une vidéo Instagram d’une dame qui est médecin et qui fait des opérations avec de la pâte à modeler. Elle m’a dit « Tiens regarde, j’ai trouvé cette vidéo, c’est ça qu’on va te faire demain ». Je me suis dit que ce n’était peut-être pas le bon moment pour me montrer ça, mais l’attention y était. Ma grande sœur m’a aussi envoyé des super messages très touchants, alors qu’on n’était pas forcément très proches. Je pense que cette période nous a rapprochés, d’autant plus qu’elle entamait un parcours de PMA, donc on avait toutes les deux des problématiques différentes qui nous ont un peu lié.
J’avais beau être très entourée par mes proches, j’éprouvais tout de même un sentiment « de solitude ». Ils avaient beau être très présents, ils ne comprenaient pas ce que je vivais, parce que tant qu’on ne l’a pas vécu, on ne peut pas comprendre. Je me disais : « Je suis vraiment la seule personne à qui ça arrive à cet âge-là. » En conséquence, je me suis beaucoup réfugiée sur Instagram et ça m’a permis de rencontrer d’autres personnes qui avaient à peu près le même âge que moi. Ça m’a fait énormément de bien de discuter avec elles. D’ailleurs, aujourd’hui, ce sont des personnes qui sont aussi chez Jeune & Rose. Nous nous y sommes retrouvées. Échanger avec des personnes qui vivent la même chose, ça complète ce que l’entourage ne peut pas apporter. C’est hyper important.
Avez-vous mis en pause votre recherche de travail pendant vos traitements ?
Solenn : Je me suis demandé : « Qu’est-ce que je fais ? Est-ce que je continue à chercher ? Ou non ? » Le problème d’un cancer, c’est qu’il y a tellement d’incertitudes. Je savais que j’allais me faire opérer mais je ne savais pas si j’allais avoir de la chimiothérapie ou non. Je ne savais pas comment allaient se passer les traitements. Donc j’ai décidé de mettre mes recherches en pause. Et finalement le destin est un petit rigolo. Il s’avère que le jour de l’opération, j’ai reçu deux réponses positives, dont une entreprise qui m’a appelée.
J’avais toutes les étoiles qui étaient alignées pour que ça se passe bien et j’ai été énormément chanceuse.
Quel a été l’impact des traitements sur votre vie professionnelle ?
Charlotte : Je voulais reprendre le travail après l’annonce parce que je voulais partir l’esprit tranquille et faire aboutir tous mes dossiers. De plus, comme je ne savais pas au moment du diagnostic si j’allais être opérée, si j’allais avoir de la chimiothérapie et de la radiothérapie, j’ai voulu attendre un peu « pour voir à quelle sauce j’allais être mangée ». Puis, j’ai été mise en arrêt et j’ai repris en mi-temps thérapeutique, pendant un an, un an et un mois après mon diagnostic. J’ai appris ma récidive à la fin de mon mi-temps thérapeutique au moment où je devais repasser à 100 %. Actuellement, j’ai repris à mi-temps à la suite de mon deuxième cancer pour me remettre dans le rythme.
Est-ce que votre vie a pu reprendre son cours aujourd’hui ?
Solenn : Oui ! J’ai travaillé pendant deux ans et demi dans l’entreprise qui m’a embauchée pendant la radiothérapie. Il s’avère que le secteur d’activités ne me parlait pas forcément, mais c’était une entreprise très humaine. Je m’y suis sentie très bien, mais je ne m’y épanouissais pas. Donc je suis partie. Aujourd’hui, je travaille pour une autre entreprise et ça se passe très bien, je suis à 100 %. D’un point de vue plus personnel, je fais beaucoup de sport. Ça m’a d’ailleurs beaucoup aidé après le cancer de me donner plein d’objectifs sportifs et de me fixer des défis. Je pense que je suis tombée dedans. Aujourd’hui, j’ai donc repris une vie normale, je pense. Cela étant, j’ai toujours des petites douleurs à l’épaule ou les effets secondaires de l’hormonothérapie, mais ça ne m’empêche pas de vivre la même vie que mes amis.
Quelles sont les spécificités du cancer du sein chez la femme jeune ? À quelles difficultés les jeunes patientes sont-elles confrontées ?
Solenn : Le cancer du sein chez la femme jeune a la particularité d’être agressif et d’évoluer rapidement car les cellules se reproduisent vite. Il y a d’ailleurs beaucoup de cancers triple négatif chez les jeunes femmes. Le diagnostic est souvent tardif puisque beaucoup de médecins disent aux jeunes patientes qui viennent les voir qu’elles sont trop jeunes, que ce ne peut pas être pas un cancer, et qu’elles doivent revenir dans six mois. Mais en six mois, le cancer a eu le temps de faire beaucoup de dégâts.
D’un point de vue plus personnel, un cancer du sein chez la jeune femme a beaucoup d’impact que ce soit sur la carrière professionnelle, sur la vie de couple, sur la parentalité – comment annoncer un cancer à nos enfants ? – ou la non-parentalité, puisque la chimiothérapie peut rendre stérile. Cela entraîne aussi des conséquences sur l’achat d’une maison, notamment, pour pouvoir faire un emprunt.

On ne se rend pas compte à l’annonce d’un cancer de toutes les conséquences que cela peut avoir. Je me souviens que la première question que les médecins m’ont posée, c’était « Est-ce que vous voulez des enfants ? ». Et moi, du haut de mes 23 ans, je me disais : « Je veux juste savoir si je vais garder mes cheveux ». Le cancer touche donc plein de domaines autres que la santé finalement.
Charlotte : Les traitements peuvent, en effet, diminuer les chances d’avoir un enfant. Mais, il faut prendre son courage à deux mains et repartir dans une autre bataille. D’un point de vue personnel, j’envisage de recourir à une PMA depuis longtemps. Mais, c’est compliqué parce que j’ai congelé des ovocytes et je n’en avais pas beaucoup parce que j’avais déjà 33 ans et que plus le temps passe, plus c’est compliqué. Cependant, on a la chance de pouvoir recourir au don d’ovocytes, de spermatozoïdes ou d’embryons en France. Donc, il faut garder espoir.
Pour en savoir plus : Jeune & Rose, le collectif des jeunes femmes touchées par un cancer du sein.
Cet article vous a intéressé ? Nous vous invitons à lire également l’article « Entretien avec Linda Wagner : le cancer pendant la grossesse » : https://mesmomentsprecieux.fr/temoignages/entretien-avec-linda-wagner-le-cancer-pendant-la-grossesse/
Références
- Centre Léon Bérard. Le cancer du sein chez la femme jeune, dernière consultation le 23/06/2025
- Elsan. Cancer du sein chez la femme jeune, facteurs de risque, diagnostic et traitements, dernière consultation le 23/06/2025

