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Reprendre le travail après un cancer

Alors que le cancer touche de plus en plus d’actifs, nombreux sont ceux qui souhaitent retrouver le chemin du travail à l’issue de leur traitement. Deux personnes sur trois continuent à travailler ou reprennent une activité professionnelle dans les deux ans après le diagnostic1. Ces chiffres illustrent l’importance que les patients accordent à leur travail. Ceci n’a rien de surprenant : le travail structure le quotidien, confère un sentiment d’autonomie, permet de se sentir utile, de maintenir un lien social et de rester actif. Toutefois, ce retour n’est pas toujours facile puisqu’il implique de jongler entre les démarches administratives et les craintes tout à fait naturelles. Voici quelques conseils utiles pour reprendre le travail en douceur et envisager toutes les possibilités.

Prendre la décision de retourner au travail

Avant même d’engager toute démarche administrative auprès de l’assurance maladie et de leur employeur, les patients doivent s’interroger sur leur envie de reprendre le travail et leur capacité à le faire. Les conséquences de la maladie, comme la fatigue, les effets secondaires des traitements ou certains troubles de la concentration peuvent encore se faire sentir. Nombreux sont ceux qui craignent d’avoir perdu en productivité ou simplement de ne plus pouvoir tenir le rythme d’une journée de travail normale. Aussi faut-il d’abord redéfinir ses propres limites et savoir écouter son corps. Si vous parvenez à répondre en toute honnêteté aux questions du type : « Quel est mon degré de résilience ? », « Suis-je en mesure de faire les mêmes choses qu’avant ? », « De quoi ai-je besoin ? », vous prendrez conscience de ce qui est vraiment bon pour vous.

Selon le psychologue John R. Peteet, le maintien des liens sociaux et l’entretien d’un esprit communautaire sont des arguments en faveur de la reprise du travail. Les horaires structurés, l’épanouissement et la rémunération sont également à prendre en compte.2

Toutefois, les conditions de reprise doivent être aménagées de façon à éviter la surcharge (ou l’ennui), la discrimination ou l’impression de ne plus maîtriser les tâches à effectuer après une longue absence.3

La rééducation peut participer à la prise de décision finale. En effet, c’est l’occasion de voir comment l’on se porte. Même si la décision est déjà prise au moment où la rééducation commence, cette dernière constitue une étape importante sur le chemin du retour au travail. Elle vise avant tout à renforcer la stabilité et l’efficacité sur le plan physique. Toutefois, d’autres méthodes telles que la relaxation, le travail sur la mémoire ou la gestion des conflits peuvent s’avérer tout aussi importantes pour apprendre à exprimer correctement vos besoins professionnels futurs et à accepter les critiques déplacées sur votre productivité.

Planifier le retour au travail avec votre employeur

Si vous décidez de réintégrer votre ancien poste, mieux vaut prévenir votre employeur le plus tôt possible (dans le meilleur des cas, dès que cette solution est retenue). Cela lui permettra de savoir à quoi s’en tenir avec certitude et de préparer cette reprise comme il convient. Autre avantage : il pourra garder votre poste en attendant votre retour. Dans l’idéal et pendant toute la durée de votre traitement, pensez à informer régulièrement votre patron et votre équipe de vos intentions professionnelles.

En parallèle, vous pouvez faire une demande d’aménagement à la suite d’une maladie grave. Si vous le souhaitez, une évaluation sera effectuée après votre reprise. Les personnes concernées peuvent bénéficier, entre autres, d’une autorisation d’absence pour suivre les traitements médicaux rendus nécessaires par leur état de santé, d’aménagements de poste, voire d’un mi-temps thérapeutique pour permettre au salarié de se réadapter progressivement au travail, avant reprise complète, le tout pour faciliter votre réinsertion.3

Reprendre son activité progressivement

Il est capital de ne pas vous surestimer au départ et de veiller à respecter les besoins de votre organisme en pleine convalescence. Avoir une discussion ouverte avec vos collègues ou votre employeur est bénéfique. Pensez à leur indiquer clairement dans quelles circonstances et sous quelle forme vous avez besoin de soutien. Cela permet d’éviter qu’ils aient des exigences trop élevées ou trop basses à votre égard.

En outre, il est possible de demander l’aménagement de votre lieu de travail, à titre individuel. En fonction de vos besoins, il peut s’agir d’une assistance mineure, comme l’ajout d’un accoudoir à côté de votre clavier pour éviter le gonflement de vos bras après l’ablation des ganglions lymphatiques au niveau de l’aisselle par exemple.

Centres de soutien pour les patients atteints d’un cancer

Si vous souhaitez reprendre le travail après votre cancer, vous pouvez chercher un soutien auprès des organismes suivants :

Cet article vous a intéressé ? Nous vous invitons à lire également l’article « Franchir les étapes de la convalescence avec positivisme – Un nouveau départ après le cancer » : https://mesmomentsprecieux.fr/vivre-avec/franchir-les-etapes-de-la-convalescence-avec-positivisme-un-nouveau-depart-apres-le-cancer/

Sources

1 Le retour à l’emploi après un cancer. La Ligue contre le cancer, consulté le 14/03/2024.

2 Peteet JR. Cancer and the meaning of work. Gen Hosp Psychiatry 2000; 22(3):200-5.

3 Préparer, anticiper et accompagner le retour au travail après un cancer. » Fondation ACR, consulté le 14/03/2024.

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