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La vie après le cancer — Comment gérer vos angoisses à la suite d’un traitement du cancer de la prostate

Le cancer est une maladie particulièrement traumatisante. Le traitement à suivre et le flot d’informations à assimiler peuvent s’avérer bouleversants, quel que soit l’âge du patient. Dans ce genre de situation, bon nombre d’hommes se protègent derrière leur virilité et ne montrent pas leurs émotions ou refusent l’aide de leurs proches, ce qui peut engendrer de l’anxiété et conduire à la dépression. À travers cet article, nous cherchons à montrer qu’il est non seulement normal de souffrir dans une telle épreuve, mais qu’il existe des solutions pour la surmonter plus facilement.

Vous êtes nombreux à penser que le cancer ne touche que les autres : quand le diagnostic tombe, le choc est alors terrible et tout s’écroule autour de vous. En France, le cancer de la prostate occupe le 1er rang chez l’homme des tumeurs les plus fréquentes ; 50 400 nouveaux cas ont été diagnostiqués en 20181. Certains parviennent à combattre la maladie tout en faisant face à des défis sociaux ou économiques majeurs. Toutes ces sources de pression extérieures n’ont pas systématiquement un impact direct sur votre organisme, mais peuvent laisser des séquelles au niveau mental et engendrer de graves troubles psychologiques. C’est pourquoi il est important de faire part de ces symptômes à votre médecin, comme vous le feriez pour toute autre maladie.

« Le véritable courage est de trouver la force d’avancer, même lorsqu’on est mort de peur. » — John Wayne

Les symptômes qui peuvent vous affecter

Même si chacun gère la maladie à sa façon, la plupart des patients assistent à un véritable bouleversement de leur vie quotidienne, ce qui peut occasionner des troubles anxieux et conduire à la dépression. L’origine de ces angoisses peut varier fortement : certains patients s’inquiètent de l’aspect financier du traitement ou ont peur de perdre leur emploi, d’autres craignent la solitude, l’isolement, etc. Même en cas de rémission, le risque de récidive reste souvent préoccupant. Toutes ces craintes sont parfaitement légitimes, mais elles peuvent nuire à votre qualité de vie, voire paralyser votre quotidien.

Il n’est pas surprenant de constater qu’une dépression se déclare souvent après le diagnostic et le traitement d’un cancer. La dépression affecte le système nerveux central. Il s’agit d’une pathologie grave, qui peut s’inscrire dans la durée et avoir des répercussions sur votre état physique, d’où l’importance de la prendre en charge. Outre une perte totale de confiance en soi, un sentiment de désespoir et une humeur maussade permanente, la dépression peut causer des vertiges, des troubles du sommeil et des douleurs.

Si vous avez l’impression qu’une forme d’anxiété ou d’angoisse affecte votre quotidien de façon importante, vous souffrez peut-être d’une dépression. Si vous présentez certains des symptômes suivants, nous vous recommandons de consulter un spécialiste (psychiatre ou psychothérapeute, par exemple) :

Parlez et demandez de l’aide

La baisse de moral ou le manque de concentration ne sont pas nécessairement des symptômes significatifs d’une dépression. Néanmoins, il convient de faire part de vos difficultés au quotidien. Ainsi, nous vous conseillons de faire confiance et de parler à votre médecin. Il sera à même de vous aider à améliorer votre état physique et mental. Il ne faut pas hésiter non plus à chercher le soutien émotionnel de votre entourage, qui peut s’avérer capital et vous permettra de vous libérer de vos craintes et pensées négatives. Même si vous avez surmonté seul de nombreux obstacles dans votre vie, il n’y a aucun mal à accepter l’aide d’autrui.

« En identifiant chacune de vos peurs, vous les rendez moins effrayantes. »
– Helga Schäferling (éducatrice sociale et formatrice dans le domaine de la gestion de la douleur)

Les solutions à votre disposition

Il existe différents moyens de faire face aux nombreux obstacles qui se dresseront sur votre route. Les surmonter peut parfois prendre du temps, d’où l’importance de demander de l’aide à votre entourage. Chaque patient adoptera sa propre méthode, mais voici quelques-unes des solutions qui s’offrent à vous :

  • Accepter ses craintes et en parler : ne laissez pas vos angoisses et vos pensées négatives vous submerger. Vous devez avant tout apprendre à les accepter et identifier clairement l’origine de vos craintes. Parlez-en à votre conjoint ou conjointe, à vos amis, à votre famille afin de vous soulager de ce lourd fardeau.
  • Évacuer la pression : il existe diverses techniques de relaxation visant à gérer au mieux vos émotions et vos pensées négatives. Ainsi, la relaxation musculaire progressive vous permet de libérer toute la tension de votre corps en contractant et en relâchant certains muscles. En outre, effectuer des exercices de respiration ou exprimer ses émotions de façon créative peut aider à améliorer votre état physique et mental. Si vous êtes en forme et que votre médecin n’émet aucune contre-indication, ne négligez pas les activités sportives telles que la marche, le vélo ou toute autre exercice physique vous procurant du bien-être. Soyez à l’écoute de votre corps et ayez conscience de ses limites. Il ne s’agit pas de participer aux Jeux olympiques, mais de faire de l’exercice de manière raisonnable.
  • Penser à son bien-être : même si vous avez l’esprit occupé par votre maladie, essayez de faire une pause. Faites quelque chose que vous aimez particulièrement, notamment dans les moments difficiles : prendre un bain relaxant, prendre l’air sans se soucier de l’heure ou sans regarder son téléphone, partir enfin en vacances, etc. Focalisez-vous sur le positif afin d’avoir la force nécessaire pour gérer le négatif.
  • Se motiver en se fixant de nouveaux objectifs : certaines choses vous étaient peut-être interdites durant votre traitement. C’est désormais le moment de vous lancer. Fixez-vous des objectifs, aussi minimes soient-ils, afin de marquer le retour à la vie normale. Ainsi, vous aurez non seulement l’occasion de découvrir de nouvelles choses, mais également de célébrer votre progression.
  • Parler de sa sexualité : même si cela peut s’avérer délicat, n’hésitez pas à aborder le sujet de la sexualité avec votre conjoint ou conjointe, ou avec un spécialiste. De nombreux hommes estiment encore aujourd’hui qu’ils doivent se montrer forts en toutes circonstances et se débrouiller seuls, sans l’aide de personne. Vous devez oublier ce cliché. Hommes et femmes peuvent tirer profit de l’aide offerte par leur entourage ou par un spécialiste, qui saura prodiguer des conseils pour mieux gérer le stress psychologique.
  • Demander l’aide d’un professionnel : que vous souffriez de dépression ou que vous vous sentiez démuni face aux défis du quotidien, n’hésitez pas à demander l’aide d’un professionnel. Adressez-vous par exemple à un psycho-oncologue. Vous pourrez ainsi aborder des sujets tels que la peur de la mort, les tensions avec votre conjoint ou conjointe, les problèmes sociaux, etc. En marge d’une psychothérapie, la prise d’antidépresseurs peut s’avérer utile pour les personnes souffrant de dépression. Au besoin, ce traitement sera prescrit par votre médecin. Les principes actifs des antidépresseurs régulent le dysfonctionnement des neurotransmetteurs observé dans le cas d’une dépression. Vous pouvez également contacter des services de conseil pour toute information ne relevant pas forcément du domaine médical. Ces services pourront répondre à vos questions d’ordre financier, vous fournir des renseignements sur les aides sociales, etc. N’hésitez pas à discuter avec votre médecin de toutes les solutions à votre disposition pour améliorer votre quotidien.
  • Échanger avec d’autres patients : si l’aide d’un professionnel est cruciale pour surmonter la maladie, il peut être utile de rencontrer d’autres patients qui se trouvent dans la même situation que vous ou qui s’en sont sortis. Il existe plusieurs groupes d’entraide à cet effet : certains se composent de patients atteints de la même maladie et qui souhaitent partager leur expérience, d’autres rassemblent des personnes ayant simplement envie de discuter. Vous trouverez non seulement le soutien dont vous avez besoin, mais vous obtiendrez également de précieux conseils pour gérer au mieux votre quotidien après le cancer.
  • Si vous souhaitez rejoindre un groupe de patients ou contacter une association, commencez par vous rendre sur le site Web de La Ligue contre le cancer pour en savoir plus. Dans le cas du cancer de la prostate, vous pourrez également vous orienter vers l’ANAMACaP (Association NAtionale des MAlades du CAncer de la Prostate) ou encore le Cerhom (Fin du canCER et début de l’HOMme).

Devenez proactif

Le choix du traitement prescrit par votre médecin dépend de vous. Néanmoins, il est important de se renseigner au préalable et de se montrer proactif. N’attendez pas que vos problèmes se règlent d’eux-mêmes. Au contraire, sollicitez votre entourage et contactez un médecin. Même si vous avez l’impression de progresser dans le noir, les quelques recommandations ci-dessus vous aideront à percevoir la lumière au bout du tunnel. Bien souvent, l’esprit a besoin d’autant de soin que le corps.

Quelle que soit la méthode choisie, n’hésitez pas à adopter différentes approches afin de préserver non seulement votre corps, mais aussi votre mental. Si vous vous sentez dépressif ou si vous éprouvez des difficultés à gérer vos craintes, sachez que les solutions ne manquent pas. À travers cet article, nous voulons vous montrer l’étendue des choix possibles tout en insistant sur l’importance de retrouver la stabilité sur le plan émotionnel. Renseignez-vous pour trouver le moyen qui vous permettra de profiter encore des moments de joie qu’offre la vie.

Source

1 Panorama des cancers en France – Edition 2022 – INCa

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